L’expĂ©rience et certaines Ă©tudes rĂ©vèlent que seul un très petit nombre d’organisations sont vĂ©ritablement Ă l’abri d’employĂ©s qui voudraient arrondir leurs revenus s’ils en avaient les moyens, l’occasion et la motivation. S’il est quasiment impossible d’Ă©liminer la fraude, il y a toutefois plusieurs facteurs dont devraient tenir compte les organisations et les conseillers juridiques d’entreprises afin d’Ă©viter des pertes catastrophiques.
Une façon d’attĂ©nuer les risques de fraudes au sein d’une organisation est d’empĂŞcher que les personnes qui seraient les plus portĂ©es Ă en commettre n’y entrent. Les personnes susceptibles d’ĂŞtre engagĂ©es par un employeur doivent savoir que leur curriculum vitae sera passĂ© au peigne fin et que toutes leurs rĂ©fĂ©rences seront vĂ©rifiĂ©es. Il existe des services externes qui permettent d’appuyer ce processus, en procĂ©dant Ă une vĂ©rification des antĂ©cĂ©dents judiciaires, ainsi que des rĂ©sultats scolaires et titres universitaires du candidat. Recherchez tout signe de discontinuitĂ© dans l’expĂ©rience professionnelle du candidat, et ne manquez jamais de procĂ©der Ă une vĂ©rification auprès de son employeur actuel ou de son employeur le plus rĂ©cent.
Les cadres supĂ©rieurs, qui ont une vue d’ensemble de l’organisation, sont idĂ©alement placĂ©s pour prĂ©venir la fraude en Ă©tudiant les relevĂ©s de compte mensuels de la sociĂ©tĂ©. Tous les mois, un cadre supĂ©rieur qui n’a pas de pouvoir de signature devrait obtenir les relevĂ©s de compte directement de la banque, les passer lui-mĂŞme en revue, et poser des questions sur tout ce qui ne serait pas parfaitement clair, avant que le service de comptabilitĂ© ne commence son processus de rapprochement des comptes.
Les mesures que de nombreuses organisations ont prises dans le but de rĂ©duire les coĂ»ts et d’accroĂ®tre les rendements ont menĂ©, par inadvertance, Ă l’Ă©limination ou Ă l’affaiblissement de diffĂ©rents contrĂ´les dĂ©jĂ en place, comme la double signature de chèques, la sĂ©paration des pouvoirs, les vacances obligatoires ou la rotation des fonctions.
Peu importe la sociĂ©tĂ© concernĂ©e, si elle veut mener des activitĂ©s, de tels contrĂ´les sont essentiels. Les dossiers de clients, les documents comptables ainsi que d’autres renseignements confidentiels sont-ils protĂ©gĂ©s par des mots de passe informatiques et leur accès est-il rĂ©servĂ© uniquement Ă ceux qui ont les pouvoirs et les droits requis? Est-ce qu’il y a une boĂ®te verrouillĂ©e Ă proximitĂ© pour les documents Ă dĂ©chiqueter et est-ce que des instructions sont donnĂ©es aux employĂ©s quant aux documents qu’il faut recycler et aux documents qu’il faut dĂ©chiqueter?
Il s’est avĂ©rĂ© que la mise en place d’un service tĂ©lĂ©phonique spĂ©cial pour la dĂ©nonciation de cas de fraude ainsi que la prĂ©servation de l’anonymat du dĂ©nonciateur donnent des rĂ©sultats tangibles. La protection de l’anonymat peut ĂŞtre renforcĂ©e si ce service est confiĂ© Ă une sociĂ©tĂ© extĂ©rieure qui fournit des lignes tĂ©lĂ©phoniques et des ressources Internet confidentielles qui permettent de rapporter des cas de fraude rĂ©els ou apprĂ©hendĂ©s.
Les employĂ©s doivent comprendre que la sociĂ©tĂ© ne tolĂ©rera absolument aucun cas de fraude et que lorsqu’un fraudeur aura Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© et arrĂŞtĂ©, il sera immĂ©diatement licenciĂ© et la nouvelle de la fraude sera portĂ©e Ă la connaissance de tous les employĂ©s.
Si la culture de l’organisation comprend une Ă©quipe de direction qui fait vĂ©ritablement ce qu’elle prĂ©conise en matière de respect de normes dĂ©ontologiques Ă©levĂ©es, cela encouragera les employĂ©s Ă s’exprimer. Avant tout, les employeurs devraient s’efforcer de crĂ©er un contexte dans lequel les employĂ©s ont la possibilitĂ© de s’exprimer et ont l’impression qu’ils participent vĂ©ritablement Ă l’accomplissement des objectifs de l’entreprise. Un employĂ© heureux ou une employĂ©e heureuse est moins susceptible de chercher Ă escroquer son employeur.