LE PROCESSUS D’ÉCOLOGISATION
UN PROGRAMME D’ÉCOLOGISATION DE CABINET D’AVOCATS
Dans un monde où la sensibilité à l’environnement s’accroît chaque jour, nombreux sont les avocats qui veulent savoir comment réduire leur empreinte environnementale.
Vous allez probablement au bureau en voiture, vous vous servez d’un ordinateur qui produit des piles de papier dans une pièce bien éclairée, et prenez à l’occasion l’avion pour des réunions et conférences. Toutes ces activités rejettent du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Le Canada est, par tête d’habitant, le deuxième producteur de GES au monde et ce sont justement ces gaz qui contribuent en partie au réchauffement de la planète.
Le plus gros problème, c’est que les cabinets d’avocats consomment des quantités énormes de papier. L’avocat moyen utilise de 20 000 à 100 000 feuilles de papier, c’est-à-dire jusqu’à une demi-tonne, par an. La fabrication du papier requiert énormément d’énergie; la production d’une tonne de papier – depuis l’abattage de l’arbre jusqu’au rejet dans un dépotoir – s’accompagne de l’émission de quelque 11 tonnes de gaz équivalent au dioxyde de carbone, et ce en sus des six tonnes de dioxyde de carbone résultant de la consommation d’électricité et des trois tonnes résultant des déplacements de l’avocat moyen.
Toute mesure « écologique » qu’adoptent les avocats contribuera inévitablement à réduire leur impact sur l’environnement. Voici donc un guide pratique pour l’écologisation de votre cabinet, y compris le ralliement de vos collègues et du personnel de soutien et des tuyaux et suggestions faciles pour implanter des pratiques de durabilité environnementale au sein de votre cabinet.
LE PROCESSUS D’ÉCOLOGISATION
Le premier pas
« L’écologisation est un processus, affirme Jeremy Poole, du cabinet Alexander Holburn Beaudin & Lang de Vancouver, qui siège au comité de durabilité environnementale de ce cabinet de 65 avocats. Il ne suffit pas de faire un seul pas pour que le travail soit fait. C’est un voyage de longue haleine. »
Mais il n’est pas nécessaire d’avoir en main toutes les réponses avant de s’engager dans ce processus. Et vous pouvez vous engager à des degrés divers : il n’y a pas de mal à faire quelques pas hésitants au début, pour vous engager de plus en plus par la suite. Ce qui est important, c’est, comme l’a fait observer Poole, « plonger dans la piscine et commencer à nager ».
Plusieurs cabinets d’avocats au Canada ont commencé ce virage écologique. Alexander Holburn a reçu un mandat de durabilité et consomme maintenant 75 % moins d’électricité pour éclairer ses bureaux. McMillan Binch Mendelsohn, de Toronto, achète de l’énergie « propre » (par exemple de l’énergie produite par éolienne). Blake, Cassels & Graydon vient juste d’approuver le lancement d’une initiative qui aboutira à une politique de viabilité environnementale. Et ce, sans compter les nombreux cabinets qui essaient de réduire leur consommation de papier.
Comprendre les bénéfices
Au-delà des bénéfices écologiques évidents, il y a de nombreuses raisons de mobiliser l’appui à un virage écologique.
Tout d’abord, les avocats conseillent souvent leurs clients en matières environnementales, et ils devraient tout au moins suivre leurs propres conseils. Le virage écologique est aussi un bon outil de commercialisation pour attirer les clients comme pour engager les jeunes avocats, généralement enclins à se préoccuper de l’environnement.
Des locaux écologiques sont aussi bénéfiques pour le moral de ceux qui y travaillent. « Il paraît que les locaux écologiques accroissent de 16 p. 100 la production du personnel », a fait observer James Brusslan, associé du cabinet Levenfeld Pearlstein, de Chicago, dont il dirige l’équipe de services environnementaux. Mais ce qu’il y a de plus important encore, dit-il, c’est le fait que les gens sentent qu’ils participent à une bonne cause, qu’ils font bien plus que juste faire de l’argent pour le cabinet.
Rallier le personnel
Il faut que l’ensemble du cabinet s’investisse pour que l’initiative écologique soit menée à bonne fin. La réussite de votre programme dépend largement du soutien qu’il reçoit du personnel de bureau (c’est lui qui donne suite au gros des initiatives, comme la réduction de la consommation du papier). Les membres du personnel sont plus à même de participer si les associés et les dirigeants donnent leur plein soutien.
Il serait utile de sonder l’attitude des gens au bureau avant d’aborder le virage écologique. Chez Alexander Holburn, un questionnaire a été distribué aux avocats et au personnel de bureau pour leur demander s’ils seraient en faveur d’un programme d’écologisation. Plus de 90 p. 100 ont répondu que ce serait valable et avantageux de travailler dans un environnement durable.
Constitution d’un comité « vert »
Maintenant que tout le monde est engagé, donnez à un comité (ou un avocat) le mandat de rechercher des idées et de mettre le programme d’écologisation à exécution. Le président du comité doit être un avocat ayant à cœur les questions écologiques et bien respecté au sein du cabinet. Il faut que le comité soit composé de membres à l’esprit créatif, capables de suggérer des idées nouvelles.
Chez Levenfeld Pearlstein à Chicago, M. Brusslan a choisi une personne intéressée de chaque groupe de spécialisation pour former le groupe de travail environnemental. Chez Alexander Holburn, à Vancouver, comme chez Farella Braun & Martel dont le siège est situé à San Francisco, le comité de durabilité environnementale est composé de représentants des associés, des collaborateurs et du personnel de soutien, c’est-à-dire des représentants de tous les groupes au sein du cabinet.
Il faut que votre comité se réunisse régulièrement pour trouver des pratiques durables, et le processus doit être ouvert pour que tout un chacun au sein du cabinet puisse librement proposer des idées.
Dresser un état environnemental des lieux
Votre comité vert aura pour toute première tâche de procéder à une évaluation environnementale des émissions actuelles de gaz à effet de serre de vos bureaux, afin que vous puissiez définir un point de repère au regard duquel les améliorations pourront être mesurées.
Vous pouvez entreprendre votre propre audit en vous servant de la liste de vérification écologique à la fin de cet article (qui fait aussi fonction de liste des recommandations de changement) ou vous pouvez retenir les services d’un expert-conseil pour vous y aider. Le prix à payer pour un expert-conseil de l’extérieur varie entre 500 $ et 5 000 $ (le haut de l’échelle représente le coût pour un cabinet de 50 personnes), a fait savoir Leah Stokes, du cabinet Adapt Environmental (www.adaptenviro.com), de Toronto, qui a servi de consultant pour le projet de durabilité de l’hôpital de l’Université de Toronto sur la conservation de l’énergie, ainsi que pour des organisations non gouvernementales tel Plan Canada.
« Un inventaire des gaz à effet de serre de vos bureaux prendra en compte vos voyages d’affaires en avion, la quantité de papier que vous consommez, votre consommation d’électricité et d’énergie, vos moyens de transport au travail, vos ordinateurs serveurs (la salle à serveur peut être un gros attrait pour un cabinet), etc., a dit Stokes. La vérification peut aller aussi loin que vous voudrez. »
Pour trouver un vérificateur ou expert-conseil environnemental, recherchez ceux qui sont énumérés comme professionnels agréés dans les revues professionnelles, tel un biologiste agréé ou un membre d’association d’ingénieurs civils, suggère Steven Clark, écologiste principal chez Hemmera (www.hemmera.com), firme d’experts-conseils environnementaux dont le siège se trouve en Colombie-Britannique.
Que votre état des lieux soit une étude informelle ou une analyse détaillée de l’empreinte environnementale, l’important c’est d’avoir une vue exacte de votre situation actuelle afin que vous sachiez où vous allez et soyez à même de mesurer votre réussite.
Adopter une politique de durabilité environnementale pour cabinet juridique
L’étape suivante consiste à adopter une politique ou mission de durabilité environnementale articulant votre volonté de réduire l’impact environnemental de votre cabinet. Voici quelques modèles de politique :
Alexander Holburn s’est assigné une « mission de durabilité » en peu de mots, affichée sur son site Web comme suit :
« Alexander Holburn Beaudin & Lang s.r.l. s’engage à compter parmi les chefs de file dans la profession juridique en matière de fonctionnement durable. Notre but est de réduire notre impact sur l’environnement par l’éducation et l’application de pratiques durables au lieu de travail comme à la maison. »
Voir comment Levenfeld Pearlstein adapte et applique le modèle ABA de politique de durabilité pour cabinets d’avocats.
Communiquer votre projet écologique
Une fois prêt, vous pourriez « lancer » officiellement votre projet écologique en communiquant votre plan à tout un chacun au sein du cabinet. Alexander Holburn l’a fait au moyen d’un déjeuner, au cours duquel un représentant du programme One Day Vancouver (www.onedayvancouver.ca) a fait un exposé sur ce que font les autres entreprises de Vancouver pour prendre le virage écologique.
Vous pourrez afficher votre politique à un endroit bien en évidence, peut-être la salle de pause-café ou à proximité des photocopieurs. Expliquez dans votre bulletin d’information interne ou sur votre réseau intranet pourquoi le cabinet adopte cette nouvelle politique.
La communication soutenue est aussi importante pour entretenir l’enthousiasme. Utilisez votre bulletin d’information interne ou votre réseau intranet pour distribuer des articles sur la prise de conscience écologique. Alexander Holburn envoie par courriel au personnel un « tuyau écologique de la semaine », cependant que son groupe de travail écologique a lancé une série de séances casse-croûte pour informer le personnel et les clients des questions de durabilité et leur donner des tuyaux pour prendre le virage écologique à la maison et au travail.
Mettre votre plan à exécution
Soyez réaliste dans vos objectifs : un programme simple a plus de chances d’être adopté et intégré dans les pratiques courantes. Au début, mieux vaudrait ne pas fixer des objectifs quantifiables (par exemple, réduire la consommation de papier de 20 p. 100). Ce serait déjà très bien si vous réussissiez à pousser les gens à commencer par de petits changements. Vaut mieux commencer par un petit succès, après quoi vous pourriez fixer des objectifs précis ainsi que les délais d’exécution.
(La section « Un programme d’écologisation de cabinet d’avocats » ci-dessous présente des suggestions spécifiques de changement.)
Suivi
Il est important de suivre l’exécution de votre programme d’écologisation et de persévérer. De nouvelles informations se font jour constamment et de nouveaux produits apparaissent tout le temps.
« Il faut que vous continuiez à effectuer des changements pour poursuivre l’écologisation, sinon les gens retombent dans leurs vieilles habitudes », a fait savoir M. Brusslan. Par exemple, à l’occasion de la Journée de la planète, Levenfeld Pearlstein a parrainé une conférence sur l’immobilier vert. Votre cabinet pourrait aussi participer au nettoyage d’un parc public.
Il y aura probablement un certain degré d’oubli ou de résistance, ajoute M. Brusslan. Les gens ont leurs petites habitudes. Pour rappeler aux employés leur engagement, Levenfield Pearlstein émet des contraventions symboliques à ceux qui oublient d’éteindre la lumière au bureau le soir ou qui ne se conforment pas au protocole de virage écologique.
Après un an, faites un tour d’horizon et rendez compte de votre progrès. Et n’oubliez pas de célébrer ce succès!
UN PROGRAMME D’ÉCOLOGISATION DE CABINET D’AVOCATS
Gestion et réduction de la consommation de papier
Vu la consommation énorme de papier propre aux cabinets d’avocats, la contribution la plus visible à la réduction de leur empreinte de carbone est de consommer moins de papier.
Imprimer, photocopier et produire moins de documents
Voici quelques pratiques bien simples :
- Autant que possible, imprimer recto verso.
- Lire les documents en ligne au lieu de les imprimer, ou n’imprimer que les pages dont vous avez besoin.
- Éviter de gaspiller des pages grâce au logiciel GreenPrint, qui vous avertit avant d’imprimer des pages contenant juste quelques lignes. (http://www.printgreener.com/).
- Réduire la marge des documents pour conserver du papier (sauf interdiction).
- Distribuer, au moyen d’un bordereau d’acheminement, un seul exemplaire de note de service, article ou autre document imprimé, au lieu d’en imprimer plusieurs exemplaires.
- Utiliser votre signature de courriel pour demander aux destinataires « de ne pas imprimer ce courriel si possible ».
Tendre à un environnement électronique sans papier
Le fait de scanner et de traiter électroniquement les documents non seulement réduit la consommation de papier, mais permet de plus des économies substantielles, particulièrement en termes d’espace nécessaire pour les archives.
Chez McMillan Binch à Toronto, tous les dossiers classés sont scannés à partir d’un original signé, puis répertoriés et enregistrés sur un CD-ROM. Un dossier classé de 4 000 pages (huit chemises) ne prend qu’un petit CD, et envoyer un CD aux multiples parties intéressées au lieu d’un nombre correspondant de dossiers classés représente une économie énorme de papier, fait savoir M. Richmond.
« Notre bibliothèque est aussi probablement la plus petite, physiquement, de tous les cabinets d’avocats de Toronto », a-t-il ajouté. Pratiquement tous les textes et dossiers de conférence du cabinet sont balayés et téléversés en ligne.
Vous pouvez aussi explorer la possibilité d’utiliser des extranets et un intranet, qui sont autant de moyens électroniques (donc sans papier) pour partager des documents. Un extranet est un site Web partagé entre un client ou un dossier et l’avocat concerné. Un intranet est un site Web interne à l’usage des avocats et du personnel de soutien du cabinet. Il existe d’autres procédés sans papier : p. ex. la télécopie par ordinateur et les talons de chèque de paie électroniques.
À Noël, vous pourriez envoyer des cartes de vœux électroniques au lieu des cartes en papier. L’année dernière, le cabinet Alexander Holbrook a envoyé des cartes électroniques interactives, lesquelles faisaient savoir aux clients que, puisqu’elles représentaient une économie par rapport à l’envoi par la poste de cartes en papier, ceux-ci pourraient choisir l’une des trois œuvres de bienfaisance désignées, auxquelles le cabinet ferait un don en argent équivalent à l’économie réalisée. Les clients se disaient très heureux de cette initiative.
Pour plus amples renseignements sur l’organisation d’un cabinet d’avocats électronique, voir www.cba.org/cba/practicelink/tayp/paperless.aspx.
Réduire la consommation d’électricité et d’énergie
Le Canada est l’un des plus gros consommateurs d’électricité et d’énergie, par tête d’habitant. Nous consommons plus que le double de l’électricité consommée par la plupart des Européens. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut facilement réduire cette consommation, même dans un cabinet juridique.
Changer d’ampoules électriques
Remplacer les ampoules à incandescence traditionnelles par des ampoules fluorescentes compactes dans les luminaires encastrés, lampes et autres appareils d’éclairage. Alexander Holburn a opté pour les ampoules haute efficacité de 18 watts, et consomme maintenant 75 % de moins d’électricité pour éclairer ses bureaux.
Un système existant de tubes fluorescents peut être amélioré en remplaçant les vieux tubes fluorescents T12 par les tubes T8 plus petits et plus efficients : vous réduirez ainsi vos coûts d’énergie de 40 p. 100.
Éteindre les lampes et débrancher les ordinateurs
Au lieu de garder la lumière tout le temps, demandez à vos avocats et à vos employés d’éteindre les lumières au bureau quand elles ne sont pas nécessaires et à la fin de la journée de travail. Les salles de réunion ne doivent être éclairées que quand elles sont utilisées. Et en été, avez-vous vraiment besoin des lampes? Peut-être y a-t-il suffisamment d’éclairage naturel.
Acheter et utiliser de l’énergie « verte »
La production d’électricité est l’une des sources les plus importantes d’émission des gaz à effet de serre. Dans les provinces où on peut s’abonner à l’électricité sur le marché ouvert (Alberta, Ontario et Nouveau-Brunswick), on peut réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre en achetant l’électricité « propre » renouvelable des centrales solaires, des éoliennes ou des centrales hydroélectriques ayant peu d’incidence sur l’environnement.
McMillan Binch s’abonne chez Bullfrog Power (www.bullfrogpower.com), un détaillant d’électricité à 100 p. 100 écologique, pour alimenter en électricité l’étage des services à la clientèle (réception, salles de réunion, etc.). On doit cependant payer davantage pour l’électricité écologique : McMillan Binch doit payer un surcroît de 30 à 50 p. 100.
Autres conseils d’économie d’énergie
- Réduire le chauffage en hiver et la climatisation en été.
- Penser à utiliser un ordinateur portatif au lieu d’un ordinateur de table. Les portables consomment en général 50 p. 100 moins d’électricité.
- Habituer le personnel de ménage à éteindre les lumières et à débrancher les cafetières et autres appareils électriques le soir.
Demandez d’autres conseils de conservation à votre fournisseur d’électricité.
Recycler
Nous savons tous que nous devons produire moins de déchets. Par exemple, votre cabinet pourrait éliminer l’utilisation des gobelets jetables en mousse de polystyrène et en plastique. La mousse de polystyrène est non biodégradable et représente un risque pour l’environnement et la santé. Disposer de tasses et d’assiettes en céramique ou demander aux employés d’apporter leur propre tasse à café au bureau constituent de petits changements, mais leur impact est puissant. « Chaque fois que les gens utiliseront une tasse en porcelaine, ils penseront à l’environnement, dit M. Brusslan. Ils commenceront à comprendre qu’ils peuvent faire autre chose aussi. »
Recycler le papier utilisé au bureau
Le modèle Climate Challenge de l’American Bar Association recommande de recycler au moins 90 p. 100 de tous vos papiers mélangés (c’est-à-dire tous types de papier blanc pour photocopieur et imprimante, papier pour titres et papier à en-tête, papier écriture, papier de couleur, et enveloppes). Placez à cet effet des paniers de recyclage à tous les postes de travail et dans les bureaux des avocats.
Donner les vieux ordinateurs et appareils électroniques
Les ordinateurs, moniteurs et autres appareils électroniques sont une source notable de déchets aux décharges publiques. Donnez vos vieux appareils électroniques aux organisations qui peuvent les réutiliser. Le cabinet Alexander Holburn de Vancouver les donne à la BC Digital Divide (www.bcdigitaldivide.org), une organisation civique qui fait don des appareils électroniques aux familles nécessiteuses. Foster Pepper, un cabinet de San Francisco, donne ses vieux téléphones portables aux centres de détresse-secours en violence familiale.
Ou encore renseignez-vous auprès des programmes provinciaux et municipaux de recyclage des appareils électroniques près de chez vous. Par exemple, on peut se débarrasser sans frais des vieux ordinateurs et appareils électroniques à plus de 220 points de collecte de la Recycling Management Authority de l’Alberta (www.albertarecycling.ca).
Autres idées de recyclage
- Donner les vieux livres de droit de votre bibliothèque aux bouquinistes.
- Recycler les piles (Alexander Holburne dispose à chaque étage des réceptacles de piles déchargées, qui sont ramassées chaque mois). Les vieilles piles rechargeables et les vieux téléphones cellulaires peuvent être recyclés par la Société de recyclage des piles rechargeables, une organisation à but non lucratif. Voir www.rbrc.org pour les points de collecte à travers le pays.
- Vendre ou faire don des meubles de bureau dont vous n’avez plus besoin.
Acheter « vert »
Veiller à ce que votre cabinet n’achète que des produits « verts », c’est-à-dire de fabrication locale (ce qui réduit la pollution causée par le transport des marchandises) ou fabriqués avec des matières recyclées ou réutilisables. Les produits recyclés ne sont souvent pas plus coûteux.
Rechercher les produits identifiés Éco-Logo – meubles de bureau, produits nettoyants, enveloppes, etc. – certifiés dans le cadre du programme Choix environnemental du gouvernement du Canada (www.ecologo.org). Il y a actuellement plus de 7 000 produits certifiés Éco-Logo, mis en marché par des centaines de fabricants.
Pour certains produits comme le papier et le matériel de bureau, des normes spécifiques de certification sont habituellement plus appropriées.
Papier recyclé
Vous pouvez faire une contribution significative en achetant les produits de papier certifié recyclé avec haute teneur en post-consommation (recyclage après consommation antérieure). L’idéal est une teneur de 100 p. 100 en matière recyclée. L’American Bar Association recommande du papier pour imprimante et pour photocopieur avec au moins 30 p. 100 de papier recyclé après consommation. Remplacer une tonne de papier non recyclé par une tonne de papier recyclé post-consommation à 30 p. 100 permet de prévenir l’émission de 2,2 tonnes de gaz à effet de serre (une tonne de papier représente ce que deux avocats typiques peuvent consommer en une année).
Une autre bonne norme de produits de papier est la certification par le Forest Stewardship Council (www.fsccanada.org), organisation internationale à but non lucratif qui favorise la gestion écologique des forêts. Le papier certifié FSC contient des fibres ligneuses certifiées FSC provenant de forêts à gestion conforme ou du papier de post-consommation vérifiable.
Du papier fait de pâte blanchie sans chlore, certifié par l’organisation internationale Chlorine Free Products Association (www.chlorinefreeproducts.org), constitue une solution de rechange.
Vous pouvez aussi utiliser du papier sans fibres ligneuses. Le cabinet Foster Pepper de San Francisco utilise du papier écologique fait de coton recyclé pour tous ses papiers à en-tête et ses cartes professionnelles.
Matériel de bureau
Lorsque vous achetez des photocopieurs, des télécopieurs et des imprimantes, assurez-vous qu’ils portent le symbole Energy Star qui identifie les produits les plus écoénergétiques sur le marché. L’outil dit Electronic Product Environmental Assessment Tool (EPEAT) peut aussi aider à évaluer et à choisir les ordinateurs et moniteurs selon leurs attributs environnementaux (www.epeat.net).
Pour les ordinateurs, vous pouvez spécifier une alimentation « 80 PLUS », ce qui signifie que l’ordinateur en question a un rendement énergétique d’au moins 80 p. 100 (www.80plus.org).
Café
Vous pourriez acheter pour le cabinet du café organique ou du café « équitable » provenant de fournisseurs comme Planet Bean (www.planetbeancoffee.com) de Guelph ou Van Houtte (www.vanhoutte.com). Le café équitable est directement mis en vente par les coopératives de petits planteurs à un prix qui représente un juste salaire et des conditions commerciales durables.
Le café de Salt Spring Island de la Colombie-Britannique (www.saltspringcoffee.com) laisse aussi une empreinte carbonique neutre. La compagnie rachète des crédits compensatoires d’énergie renouvelable de l’organisation Carbon Fund.org pour compenser les émissions de ses opérations de torréfaction (voir infra sur les crédits compensatoires de carbone).
Autres suggestions pour les achats
- Éviter d’acheter les produits à emballage excessif ou non recyclé.
- Acheter chez les fournisseurs qui sont aussi engagés en matière de durabilité environnementale : par exemple, choisir un service de messagerie équipé de véhicules hybrides ou bicyclettes.
- Retenir les services de traiteurs qui offrent des produits locaux, organiques ou équitables.
- Acheter auprès des commerces locaux les cadeaux et articles publicitaires pour les clients et les employés.
- Pour les contenants jetables, éviter les articles en mousse de polystyrène et acheter les produits biodégradables non toxiques (faits de fibres de canne à sucre et de féculent de maïs) chez des fournisseurs comme Green Shift (www.greenshift.ca) de Toronto et Bhumi Products (www.bhumiproducts.com).
Réduire les voyages
Le transport aérien pompe des quantités énormes de gaz carbonique dans l’atmosphère; on considère que les émissions des avions sont trois fois plus fortes que les émissions des automobiles. Essayer d’éliminer autant que possible les voyages d’affaires non essentiels. Investir dans les outils d’Internet et de téléconférence pour les contacts personnels avec les clients et d’autres.
Si vous devez faire un voyage d’affaires, allez dans les hôtels connus pour leurs efforts écologiques. Et louez une voiture hybride au lieu d’un véhicule gourmand à la pompe.
Aller au travail en autobus ou à bicyclette
Encouragez l’usage des transports en commun, en fournissant, sans frais ou à un tarif réduit, les cartes d’abonnement d’autobus aux avocats et au personnel de soutien. À Vancouver, les cabinets juridiques peuvent offrir des cartes d’abonnement annuel à un tarif réduit si au moins 25 employés sont inscrits au Translink Pass Program (www.translink.bc.ca).
Et n’oubliez pas de mettre des supports pour vélos, des armoires-vestiaires et des douches à la disposition des employés qui vont au travail à bicyclette.
Télétravail
Travailler chez soi au lieu de faire le déplacement jusqu’au bureau est encore mieux que d’y aller en autobus ou à bicyclette. Permettre aux avocats et au personnel de soutien de faire leur travail chez eux est bénéfique pour l’environnement (et aussi pour la productivité et le moral des intéressés).
Améliorations immobilières
Les immeubles sont une source importante d’émissions de gaz à effet de serre : au Canada, ils comptent pour quelque 35 p. 100 de ces émissions. Vous avez une occasion de contribuer à les réduire si vous comptez emménager dans un nouvel immeuble à bureaux, ou faire construire vos propres locaux, ou encore faire rénover les locaux existants.
Nouvelle construction
La construction écologique d’un immeuble peut réduire ses émissions des gaz à effet de serre de 35 p. 100. Si vous songez à emménager dans un nouvel immeuble, recherchez un édifice certifié LEED. Administré par le Conseil du bâtiment durable du Canada (www.cagbc.org), une organisation à but non lucratif, le système LEED d’évaluation des bâtiments durables établit des normes dans cinq catégories : aménagement écologique des sites, gestion efficace de l'eau, énergie et atmosphère, matériaux et ressources, qualité des environnements intérieurs. Il y a quatre niveaux de certification écologique : certifié, argent ou platine.
Si vous faites construire votre propre immeuble, vous trouverez que les éléments écologiques sont rentables : ils représentent généralement un surcroît de coût initial de 1 à 2 p. 100, généralement amorti en 12 à 20 mois.
Les nouveaux locaux du cabinet McInnes Cooper à Halifax sont climatisés par de l’eau de mer provenant du port. Ils sont aussi conçus de façon à laisser pénétrer davantage de lumière naturelle, et les éclairages à détection de mouvement ont remplacé les lampes d’origine.
Les nouveaux locaux écologiques du cabinet Nixon Peabody à San Francisco ont des planchers faits de bois recyclé post-agricole de fabrication locale, et des dessus de comptoir faits de bouteilles de plastique et d’éclats de verre recyclés. Plus de 75 p. 100 des déchets de démolition et de construction ont été recyclés, et la plupart des meubles proviennent des anciens locaux.
Amélioration des locaux existants
Dans vos locaux actuels, certaines améliorations sont possibles. Par exemple, vous pouvez remplacer le système d’éclairage en place par des lampes à détection de mouvement.
En cas de rénovation, songez aux améliorations écologiques. Récemment, pour installer de nouvelles moquettes, Alexander Holburn a choisi une moquette à empreinte carbonique neutre de la compagnie Interface (www.interfaceinc.com), qui utilise des techniques écologiques de fabrication et neutralise les émissions résiduelles de gaz carbonique en rachetant les crédits compensatoires de carbone des projets de centrale éolienne, de reboisement et autres.
En tant que locataire d'ans un immeuble commercial, vous pouvez encourager le propriétaire à obtenir les certifications Go Green de la Building Owners and Managers Association of Canada.
Compensez vos émissions de gaz carbonique
En dépit de vos meilleurs efforts, il est impossible de réduire à zéro vos émissions de dioxyde de carbone. Cependant, vous pouvez compenser votre empreinte de carbone résiduel en rachetant les « crédits compensatoires de carbone ». Il s’agit de crédits que vous pouvez obtenir en investissant dans les projets de haut rendement énergétique (par exemple les poêles à bois à haut rendement au Cambodge et en Ouganda), les parcs d’éoliennes, les installations solaires, les programmes de reboisement, etc., investissements que vous soustrairez de vos émissions résiduelles pour réduire votre impact climatique net.
Certains projets de compensation sont jugés meilleurs que d’autres. Un peu de recherche vous permettra de faire un bon choix. La plantation d’arbres, par exemple, bien que populaire, est controversée (elle n’a aucun rapport avec notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles). Une bonne solution consiste à rechercher les projets Gold Standard et les projets communautaires de petite dimension au Canada comme à l’étranger.
L’organisation Carbon Zero finance actuellement la mise en valeur de l’énergie renouvelable dans le sud de l’Alberta (www.carbonzero.ca). Carbon Friendly Solutions est une compagnie de Colombie-Britannique qui entreprend de reboiser les terres dégradées ou épuisées et laissées vacantes en Pologne. Les organisations canadiennes qui offrent les crédits compensatoires de carbone comprennent Offsetters (www.offsetters.ca) et Zerofootprint. Climate Care est une organisation respectée au Royaume-Uni qui offre aussi les crédits compensatoires de carbone (www.climatecare.org).
Arnold & Porter, un cabinet d’avocats de Washington, D.C., compense les kilomètres parcourus en avion par ses employés en rachetant les crédits compensatoires de carbone de Carbonfund.org (www.carbonfund.org). Le cabinet Levenfeld Pearlstein de Chicago s’est inscrit au Chicago Climate Exchange, la seule bourse nord-américaine d’émissions de GES où la participation est volontaire et les décisions légalement exécutoires (www.chicagoclimateexchange.com). La décision de laisser une empreinte carbonique neutre fut la première prise par ce cabinet de 75 avocats pour amorcer son virage écologique.
Autres moyens de prendre le virage écologique
- Ne pas acheter d’eau en bouteille (ce qui réduira la consommation de plastique et le carbone résultant du transport de l’eau en bouteille). À la place, faire installer un filtre de robinet si nécessaire. Dans les salles de conférence, disposer des carafes contenant de l’eau du robinet.
- Soutenir les initiatives écologiques. À Victoria, le cabinet Horne Coupar a adhéré à l’organisation à but non lucratif « 1% for the Planet » (www.onepercentfortheplanet.org), dont les membres donnent 1 p. 100 de leur salaire ou revenu à un réseau d’organisations environnementales dans le monde.
- Suivre l’exemple de Levenfeld Pearlstein et montrer le documentaire An Inconvenient Truth aux avocats et au personnel de soutien.
- Encourager les clients qui appartiennent au secteur immobilier à employer les techniques du bâtiment durable.
- Acheter pour le cabinet une voiture électrique pour les petites courses (comme l’a fait le cabinet Graham & Dunn de San Francisco).
- Offrir des primes en espèces aux employés qui achètent des voitures hybrides ou à haut rendement (par exemple la Smart Car). Le cabinet DLA Piper aux États-Unis offre 2 000 $ aux employés (à l’exclusion des associés) qui achètent ou prennent à crédit-bail des voitures hybrides.
- Organiser un concours au sein du cabinet pour réduire la consommation d’énergie.
- Participer aux programmes de sensibilisation environnementale. Pour célébrer la Journée de l’air pur (qui tombe le 4 juin en 2008), participer au Commuter Challenge et encourager ce jour-là chaque membre du personnel à aller au travail à pied, à bicyclette, en covoiturage ou en autobus (www.commuterchallenge.ca).
- Lancer un blogue d’avocat sur la durabilité. Par exemple, Tonkon Torp a un blogue au site.
D'autres Ressources
Oregon Lawyers for a Sustainable Future
Trouvez-y des listes de vérification des opérations de durabilité environnementale pour cabinets juridiques, des habitudes de déjeuner aux manifestations écologiques, et autres renseignements au moyen d’outils de durabilité environnementale pour cabinet juridique.
Fondation David Suzuki
Une abondance de renseignements fournis par la fondation scientifique et pédagogique dirigée par le célèbre environnementaliste. www.davidsuzuki.org
Environnement Canada
Une « trousse d’information sur le bureau vert » et d’autres renseignements sur les mesures qu’on peut prendre au bureau pour conserver l’énergie, réduire le gaspillage et réduire le rejet de polluants nuisibles dans l’environnement.
Going Green
La série continue d’articles sur « le virage écologique » du quotidien Vancouver Sun. De nombreux articles et conseils pratiques.
Pembina Institute
Plusieurs publications de cette organisation civique, consacrées à l’amélioration des normes environnementales. En Colombie-Britannique, le programme Carbon Neutral Workgroup pour petites et moyennes entreprises organise des ateliers au cours desquels les entreprises mesurent leur empreinte carbonique au moyen d’un logiciel facile d’utilisation, identifient et matérialisent les possibilités de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et apprennent les possibilités de compensation pour les produits et services neutres en carbone. www.pembina.org
Ressources naturelles Canada
Tuyaux et renseignements environnementaux dans ce site Web du gouvernement, consacré à la mise en valeur des ressources naturelles du Canada. www.nrcan-rncan.gc.ca