Aujourd’hui, c’est la JournĂ©e du droit, qui marque le 38e anniversaire de la Charte des droits et libertĂ©s et le rapatriement de la Constitution canadienne. Il s’agit d’une occasion pour le public de se familiariser avec le droit, la profession juridique et les institutions juridiques qui constituent les pierres angulaires de la dĂ©mocratie canadienne. Bien que les restrictions actuelles qu’impose la pandĂ©mie empĂŞchent l’ABC et ses divisions d’organiser des cĂ©lĂ©brations publiques en personne, il n’en demeure pas moins important de souligner cette journĂ©e et les principes de la Charte.
C’est un moment Ă©prouvant pour nous tous. Nous nous inquiĂ©tons de notre santĂ© ainsi que de celle de notre famille, de nos proches et de nos collègues. L’Ă©conomie s’est paralysĂ©e et des emplois ont disparu.
Les populations vulnĂ©rables ont encore plus de raisons de s’inquiĂ©ter. Les personnes incarcĂ©rĂ©es ou dĂ©tenues, tout comme les sans-abri, sont plus susceptibles de souffrir du coronavirus puisqu’elles ne peuvent pas pratiquer la distanciation sociale. Les victimes de violence familiale ne sont pas en sĂ©curitĂ© Ă la maison. Les demandeurs d’asile risquent d’ĂŞtre renvoyĂ©s de force dans leurs pays d’origine en raison de restrictions frontalières temporaires. MalgrĂ© des circonstances difficiles, nous devons protĂ©ger les droits de la Charte, y compris le droit Ă l’Ă©galitĂ©, Ă la vie et Ă la santĂ© des personnes vulnĂ©rables.
Nous devons faire preuve de courage et nous ne devons pas avoir peur de dĂ©noncer la montĂ©e inquiĂ©tante des prĂ©jugĂ©s antiasiatiques liĂ©s Ă la pandĂ©mie. En raison du fait que les scientifiques et les spĂ©cialistes des pandĂ©mies affirment que le virus est apparu Ă Wuhan, en Chine, des Canadiens d’origine asiatique ont Ă©tĂ© injustement stigmatisĂ©s, et mĂŞme soumis Ă des agressions verbales et physiques. C’est inacceptable. L’Association du Barreau canadien se joint aux barreaux et aux organisations sociales de partout au monde pour condamner ces comportements.
Alors que les gouvernements canadiens rĂ©pondent Ă des Ă©vĂ©nements extraordinaires en adoptant des mesures extraordinaires, les principes de la Charte doivent guider leurs actions. Les droits et libertĂ©s « ne peuvent ĂŞtre restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se dĂ©montrer dans le cadre d’une sociĂ©tĂ© libre et dĂ©mocratique ».
Les temps de crise mettent en relief le rĂ´le intĂ©gral que jouent les juristes dans la dĂ©fense de la primautĂ© du droit en tant qu’assise sur laquelle reposent les piliers de la dĂ©mocratie, des droits et des libertĂ©s. Tout en pratiquant l’Ă©loignement sanitaire, faisons notre part comme juristes canadiens et dĂ©fendons d’une seule voix les droits des personnes les plus touchĂ©es par la COVID-19.
Vivene Salmon, présidente