OTTAWA – L’Association du Barreau canadien a lancĂ© une toute nouvelle initiative pour aborder un enjeu des plus dĂ©licats pour la profession juridique : la santĂ© mentale.
« C’est une expĂ©rience stigmatisante que de composer avec un problème de santĂ© mentale. C’est encore plus difficile quand notre travail exige de nous de reprĂ©senter la voix froide de la logique et de la raison », dĂ©clare Michele Hollins, c.r., ancienne prĂ©sidente de l’ABC et porte-parole de l’initiative.
L’ABC a lancĂ© l’initiative en partenariat avec la SociĂ©tĂ© pour les troubles de l’humeur du Canada le mois dernier Ă la ConfĂ©rence juridique de l’Association, tenue Ă Calgary. La santĂ© mentale et le bien-ĂŞtre chez les membres de la profession juridique est un programme de formation en ligne qui sensibilise et renseigne les juristes, les juges et les Ă©tudiants et Ă©tudiantes en droit quant aux questions liĂ©es Ă la santĂ© mentale et la dĂ©pendance, leurs causes et symptĂ´mes, ainsi que les moyens de les prĂ©venir et de les traiter.
« Des Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© que les avocats ont possiblement le plus haut taux de dĂ©pression parmi toute une gamme de professions », dit Michele Hollins. « Plusieurs membres de la profession juridique croient qu’il est prĂ©fĂ©rable de garder pour soi les problèmes de cette nature. Or, le fait d’ignorer un problème ne l’Ă©limine pas. »
Mme Hollins parle candidement de son expĂ©rience personnelle avec les questions liĂ©es Ă la santĂ© mentale. Elle a souffert d’une dĂ©pression il y a environ dix ans et elle a fait du mieux-ĂŞtre des juristes l’une des questions prioritaires durant son mandat Ă titre de prĂ©sidente de l’Association, qui a pris fin le mois dernier.
Sa lutte avec la dĂ©pression a Ă©tĂ© « l’expĂ©rience la plus confondante et la plus effrayante de ma vie. Chaque jour devenait plus dĂ©bilitant que la veille et j’Ă©tais complètement dĂ©munie devant sa progression. »
Le plan du cours a Ă©tĂ© conçu pour donner aux membres de la profession les faits concernant les troubles de l’humeur, leurs causes et leurs symptĂ´mes ainsi que des moyens de les prĂ©venir et de les traiter. Les membres y trouveront des mĂ©canismes d’appui et une panoplie de ressources pour retrouver la bonne santĂ© mentale et pour la maintenir.
OpĂ©rer un changement d’attitude peut s’avĂ©rer un processus long et fastidieux, nous dit Michele Hollins. Elle met les membres de la profession juridique au dĂ©fi et leur demande de se poser les questions suivantes : En tant qu’individu, quel est mon rĂ´le dans la lutte contre la stigmatisation? Mon cabinet peut-il adopter une culture d’appui et d’empathie? Quels rĂ´les peuvent jouer les facultĂ©s de droit, les organismes de rĂ©glementation et les associations professionnelles pour encourager le dialogue et l’ouverture d’esprit?
« Ce que nous offrons, c’est la première Ă©tape », prĂ©cise Mme Hollins.
Le programme d’autoapprentissage en ligne a reçu l’agrĂ©ment de la plupart des barreaux provinciaux et est offert Ă titre gracieux Ă tous les membres de la profession juridique. L’ABC remercie la SociĂ©tĂ© pour les troubles de l’humeur du Canada pour ses conseils et reconnaĂ®t l’appui offert par Bell Cause pour la cause, le Fonds pour le Droit de demain, le Barreau de la Colombie-Britannique, le Barreau de l’Alberta, le Barreau du Manitoba, le Barreau du Haut-Canada, le Barreau du Nouveau-Brunswick, le Barreau de l’ĂŽle-du-Prince-Édouard, le Barreau de Terre-Neuve-et-Labrador, le Barreau du Yukon et le Barreau des Territoires du Nord-Ouest. ABC Mieux-ĂŞtre a affectĂ© des fonds pour assurer le maintien continu du programme.
L’ABC se voue Ă la primautĂ© du droit et Ă l’amĂ©lioration du droit et de l’administration de la justice. Elle compte 36 000 avocats, avocates, notaires du QuĂ©bec, professeurs, professeures de droit et Ă©tudiants, Ă©tudiantes en droit de toutes les rĂ©gions du Canada.