Ottawa — L’Association du Barreau canadien (ABC) affirme que des changements sont nĂ©cessaires au projet de loi C-24, Loi renforçant la citoyennetĂ© canadienne. Elle prĂ©sente 20 recommandations qui amĂ©lioreraient des aspects importants du projet de loi.
L’ABC accueille favorablement la clarification des exigences en matière de rĂ©sidence et la rĂ©intĂ©gration rĂ©troactive dans la citoyennetĂ© de « Canadiens et de Canadiennes dĂ©possĂ©dĂ©s de leur citoyennetĂ© ». Cependant, elle a des rĂ©serves au sujet d’autres Ă©lĂ©ments du projet de loi, y compris l’importante augmentation des pouvoirs du gouvernement de rĂ©voquer la citoyennetĂ© et l’exigence faite aux demandeurs de la citoyennetĂ© de dĂ©montrer une intention de rĂ©sider au Canada.
« Les changements que nous proposons feraient que le système soit plus Ă©quitable et plus facile Ă administrer, et qu’il utilise plus efficacement les ressources publiques, a affirmĂ© Barbara Jackman, membre de la Section nationale du droit de l’immigration de l’ABC. Les recommandations de l’ABC apporteraient des mesures de protection nĂ©cessaires Ă l’intĂ©gritĂ© du processus de demande de la citoyennetĂ© canadienne. »
Le mĂ©moire de 33 pages de l’ABC incite le gouvernement Ă faire preuve d’une plus grande souplesse dans son exigence de rĂ©sidence effective au Canada. Il fait remarquer que les exigences prĂ©vues pourraient dissuader certains des immigrants les meilleurs et les plus brillants, susceptibles de reprĂ©senter des entreprises canadiennes Ă l’Ă©tranger. Ces immigrants pourraient de fait figurer parmi les meilleurs reprĂ©sentants des entreprises canadiennes en raison de leurs compĂ©tences et de leurs liens dans leurs pays d’origine.
Le mĂ©moire note que l’obligation imposĂ©e aux demandeurs d’indiquer qu’ils ont l’intention de vivre au Canada s’ils obtiennent la citoyennetĂ© pourrait ĂŞtre inconstitutionnelle. En effet, elle ferait une distinction entre les Canadiens naturalisĂ©s et les autres citoyens canadiens et elle porterait atteinte au droit Ă la libertĂ© de circulation qui est protĂ©gĂ© par la Charte canadienne des droits et libertĂ©s.
« Selon le projet de loi, dit Chris Veeman, Ă©galement membre de la Section nationale du droit de l’immigration de l’ABC, les citoyens naturalisĂ©s pourraient s’exposer Ă des difficultĂ©s si, mĂŞme en ayant eu l’intention de rĂ©sider au Canada au moment de leur demande, ils se trouvaient ensuite dans une situation oĂą ils devraient se rendre temporairement Ă l’Ă©tranger pour des raisons professionnelles ou personnelles. »
L’ABC s’oppose Ă l’ajout de motifs de rĂ©vocation de la citoyennetĂ©. Elle s’oppose aussi Ă ce que, pour la première fois, des Canadiens de naissance puissent perdre leur citoyennetĂ© canadienne s’ils ont droit Ă la citoyennetĂ© d’un autre pays.
Le mĂ©moire estime que les pouvoirs de rĂ©vocation proposĂ©s crĂ©ent une nouvelle distinction entre citoyens canadiens : ceux qui peuvent ĂŞtre assujettis Ă l’exil et au bannissement, et ceux qui ne le peuvent pas – ce qui mine la tradition admettant la double citoyennetĂ© et rĂ©serve un traitement diffĂ©rent aux personnes selon leur origine nationale ou ethnique.
Barbara Jackman et Chris Veeman comparaĂ®tront devant le ComitĂ© permanent de la citoyennetĂ© et de l’immigration de la Chambre des communes, le mercredi 30 avril 2014 Ă 15 heures 30, dans la pièce C-110 au 1, rue Wellington.
Le mĂ©moire de l’ABC se trouve en ligne (PDF).
L’ABC se voue Ă la primautĂ© du droit et Ă l’amĂ©lioration du droit et de l’administration de la justice. Elle compte 37 500 juristes, professeurs de droit et Ă©tudiants en droit de toutes les rĂ©gions du Canada.