Ottawa – Selon l’Association du Barreau canadien (ABC), il est bon de se doter de critères clairs quant aux centres d’injection sĂ»rs. Cependant, les modifications du projet de loi C-2, Loi rĂ©glementant certaines drogues et autres substances vont crĂ©er des obstacles presque insurmontables Ă l’Ă©tablissement ou au maintien de ces centres.
[traduction] « Aucune considĂ©ration de politique publique ne justifie que l’on ajoute Ă la souffrance d’un groupe vulnĂ©rable, soit de personnes qui pourraient ĂŞtre ou ont Ă©tĂ© aidĂ©es par l’accès Ă des centres d’injection sĂ»rs », dĂ©clare Eric Gottardi, prĂ©sident de la Section nationale du droit pĂ©nal de l’ABC.
[traduction] « Le projet de loi C-2 devrait ĂŞtre reformulĂ© pour garantir qu’il permet la crĂ©ation de ces centres, avec un suivi et une supervision appropriĂ©s », ajoute-t-il.
La politique de l’ABC qui appuie l’approche de la rĂ©duction des risques connexes aux substances illicites remonte Ă 1974. En 1976, l’Association a exhortĂ© Ă la dĂ©pĂ©nalisation de la simple possession et de la culture du cannabis. En 1995, l’ABC prĂ´nait une modification des politiques visant Ă rĂ©server l’usage du droit pĂ©nal aux infractions graves Ă l’Ă©gard desquelles des mesures moins sĂ©vères Ă©choueraient Ă protĂ©ger la sociĂ©tĂ©. En 2002, l’ABC a de nouveau rĂ©itĂ©rĂ© une approche de rĂ©duction des risques face au ComitĂ© spĂ©cial du SĂ©nat sur les drogues illicites.
En 2013, l’ABC a adoptĂ© une rĂ©solution exhortant le gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă adopter une approche fondĂ©e sur des donnĂ©es factuelles pour agir sur les rĂ©percussions de la consommation de drogues, Ă adopter des politiques qui permettent aux consommateurs de drogues d’accĂ©der Ă des programmes de soutien sanitaire et social, Ă engager des fonds pour le financement d’une stratĂ©gie nationale qui vise les causes sous-jacentes de la toxicomanie, et Ă crĂ©er des centres d’injection sĂ»rs.
Dans son mĂ©moire, l’ABC souligne que le projet de loi C-2 risque de faire l’objet d’un examen constitutionnel minutieux et d’ajouter aux frais de santĂ© au fur et Ă mesure que se dĂ©clarent de nouveaux cas de VIH, d’hĂ©patite C et de surdose.
[traduction] « Il crĂ©erait des obstacles Ă la prĂ©vention des risques pour la santĂ© publique et ferait en sorte qu’il serait de plus en plus difficile de lutter contre la maladie et la mort parmi les toxicomanes, dont bon nombre souffrent de troubles de santĂ© mentale et ont une histoire malheureuse », selon le mĂ©moire.
Le mĂ©moire de l’ABC a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© Ă la Chambre des communes devant le ComitĂ© permanent de la sĂ©curitĂ© publique et nationale le 28 octobre 2014.
L’Association du Barreau canadien s’emploie Ă soutenir la primautĂ© du droit ainsi que l’amĂ©lioration du droit et de l’administration de la justice. Elle regroupe quelque 37 000 juristes, professeurs de droit et Ă©tudiants en droit de toutes les rĂ©gions du Canada.