OTTAWA – L’Association du Barreau canadien (ABC) apporte sa contribution Ă l’examen de la Loi sur les conflits d’intĂ©rĂŞts qu’a entrepris le Parlement. Elle formule des recommandations qui prĂ©ciseraient les responsabilitĂ©s des titulaires actuels et anciens titulaires de charge publique, y compris les Ă©lus, les hauts fonctionnaires et les personnes nommĂ©es par dĂ©cret. L’ABC recommande aussi que des titulaires de charge publique n’Ă©tant pas actuellement tenus de produire des dĂ©clarations, comme le gouverneur de la Banque du Canada, soient ajoutĂ©s Ă la liste de ceux qui sont soumis Ă la surveillance de la commissaire Ă l’Ă©thique.
« L’ABC souhaite que le gouvernement trouve en matière de responsabilisation le juste Ă©quilibre qui assure la protection de la confiance du public sans que les règles soient Ă ce point contraignantes qu’elles dissuadent des personnes compĂ©tentes de servir leur pays », affirme Guy Giorno, membre de l’exĂ©cutif de la Section nationale du droit administratif de l’ABC et prĂ©sident du ComitĂ© de lobbying et de dĂ©ontologie de l’ABC.
L’ABC intervient dans le cadre du premier examen quinquennal de la Loi sur les conflits d’intĂ©rĂŞts, qui est entrĂ© en vigueur en 2007. Elle incite le Parlement Ă respecter le dĂ©lai fixĂ© par la loi pour de tels examens, et recommande que le prĂ©sident de la Chambre des communes soit habilitĂ© Ă prendre les mesures nĂ©cessaires Ă l’examen lĂ©gislatif prĂ©vu par toute loi, si le Parlement ne l’a pas fait au terme du dĂ©lai prescrit.
Dans son mĂ©moire de 24 pages, l’ABC prĂ©sente diverses recommandations prĂ©cises.
Activités de financement
Étant donnĂ© que les activitĂ©s de financement peuvent donner lieu Ă des conflits d’intĂ©rĂŞts, surtout lorsqu’un ministre ou un secrĂ©taire parlementaire sollicite des interlocuteurs de leur ministère, l’ABC recommande de renforcer les règles en rendant les lignes directrices pertinentes du gouvernement exĂ©cutoires en vertu de la Loi sur les conflits d’intĂ©rĂŞts.
Biens et investissements
Pour Ă©viter les conflits d’intĂ©rĂŞts, les titulaires de charge publique principaux ne sont pas autorisĂ©s Ă dĂ©tenir des biens « dont la valeur peut ĂŞtre influencĂ©e directement ou indirectement par les dĂ©cisions ou les politiques du gouvernement ». Ces biens, dits « contrĂ´lĂ©s », doivent ĂŞtre soit vendus, soit dĂ©posĂ©s dans une fiducie sans droit de regard.
Selon la recommandation de la commissaire aux conflits d’intĂ©rĂŞts et Ă l’Ă©thique, le nombre de titulaires de charge publique soumis Ă cette règle pourrait ĂŞtre rĂ©duit de 1100 Ă 140. L’ABC recommande que certains responsables, comme les personnes nommĂ©es Ă des organismes qui ont un champ d’action ou d’influence Ă©troit, soient exemptĂ©s de la règle au cas par cas. Toutefois, les responsables nommĂ©s Ă des organismes ou entitĂ©s ayant un mandat plus vaste, ainsi que les ministres, les sous-ministres et les secrĂ©taires parlementaires, devraient continuer d’ĂŞtre tenus de vendre ces biens.
Cadeaux
Les titulaires de charge publique sont actuellement tenus de dĂ©clarer les cadeaux acceptĂ©s d’une mĂŞme source, autre que la famille ou les amis, dont la valeur cumulative excède 200 $ sur une pĂ©riode de 12 mois. La commissaire Ă l’Ă©thique a proposĂ© que le seuil soit rĂ©duit Ă 30 $.
L’ABC appuie l’appel de la commissaire Ă une plus grande transparence dans la dĂ©claration des cadeaux, et convient que le seuil de 200 $ devrait ĂŞtre rĂ©duit. « Quel que soit le montant choisi, il devrait concilier judicieusement l’importance de la transparence et la nĂ©cessitĂ© d’Ă©viter d’imposer aux titulaires de charge principaux et au Commissariat des dĂ©clarations qui n’amĂ©lioreraient pas sensiblement la responsabilisation », soutient le mĂ©moire de l’ABC.
Guy Giorno comparaĂ®tra devant le ComitĂ© permanent de l’accès Ă l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’Ă©thique le 25 fĂ©vrier 2013 Ă 15 h 30, pièce 237-C de l’Ă©difice du Centre. Le mĂ©moire de l’ABC se trouve en ligne.
L’Association du Barreau canadien se voue Ă la primautĂ© du droit, Ă l’amĂ©lioration du droit et de l’administration de la justice. Elle compte 37 000 juristes, professeurs de droit et Ă©tudiants en droit de toutes les rĂ©gions du Canada.
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