Ayokunle Ogundipe
Les manifestations contre les méthodes musclées employées par la police ont pris le devant de la scène dans le monde entier au cours des dernières semaines, obligeant à parler du sujet épineux qu’est l’utilisation disproportionnée de la force par la police à l’encontre des minorités ethniques. Les appels à la réforme résonnent haut et fort et beaucoup plus près de chez nous que bon nombre l’auraient cru au départ. Et pourtant, la vague de prévalence des brutalités policières dans les pays en voie de développement déferle pour un tout autre ensemble de raisons.
Au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, soit les pays dans lesquels l’ABC met en œuvre le projet Soutien à l’exploitation inclusive des ressources en Afrique de l’Est en partenariat avec les barreaux respectifs de ces pays (et avec un financement d’Affaires mondiales Canada), le nombre total de cas de COVID-19 se situe, dit-on, juste au-dessus de 5 000, dont bon nombre sont des cas rétablis. Pourtant, de sévères conditions d’isolement, les inégalités sous-jacentes et les tendances à peine voilées au contrôle étatique ont exacerbé les violations des droits de la personne commises par les organes d’application de la loi et autres opportunistes.
Au cours des mois qui ont suivi l’entrée en vigueur des mesures de maintien de l’ordre public liées à la pandémie, le barreau du Kenya (Law Society of Kenya [LSK]) a constaté une hausse importante d’un certain nombre de violations des droits de la personne, y compris les décès injustifiés, l’utilisation disproportionnée de la force, les arrestations injustifiées et les quarantaines forcées, les agressions et intimidations de journalistes, la violence sexospécifique et sexuelle, les évictions illégales et les démolitions illégales de maisons. Le 8 juin, la LSK, en partenariat avec le projet Soutien à l’exploitation inclusive des ressources en Afrique de l’Est, a inauguré une campagne sur le thème “Stop Human Rights Violations” (arrêter les violations des droits de la personne) au moyen de la fourniture d’un numéro de téléphone d’urgence sans frais.
Le président de la LSK, Nelson Havi, a inauguré la ligne téléphonique et pris le premier appel officiel. Il a exhorté les personnes qui ont survécu à des violations des droits de la personne et les témoins à composer le numéro pour signaler les violations de leurs droits et de leurs libertés fondamentales. Il a en outre assuré le public que la LSK et le projet Soutien à l’exploitation inclusive des ressources en Afrique de l’Est sont prêts à agir en leur nom lorsque les allégations de violations de droits sont signalées au moyen du numéro d’urgence.
La chef de la direction de la LSK, Mercy Wambua, les membres du conseil de direction de la LSK, le gestionnaire régional sur le terrain canadien du projet Soutien à l’exploitation inclusive des ressources en Afrique de l’Est, Alnoor Meghani, la gestionnaire du projet au Kenya, Suzy Kimutai, assistaient aussi à l’inauguration.
Le projet Soutien à l’exploitation inclusive des ressources en Afrique de l’Est de l’ABC est une initiative quinquennale qui bénéficie d’un financement fourni par Affaires mondiales Canada. Il cherche à accroître l’essor économique au profit des personnes vivant en Afrique orientale, plus particulièrement les femmes, touchées par les industries extractives. Le projet a récemment élargi sa programmation pour répondre aux violations des droits de la personne liées à la pandémie de COVID-19.
Ayokunle Ogundipe est gestionnaire de projet au sein des Initiatives internationales de l’ABC.