Mot d’un stagiaire PIJJ : Muhammad Zubair

Ed : Sous peu, la première vague de stagiaires participant cette année au Programme international des jeunes juristes partiront vers les pays où se dérouleront leurs stages. Muhammad Zubair raconte comment il a vécu l’aventure jusqu’à présent. Pour obtenir plus d’information au sujet de la façon de devenir stagiaire, consultez notre site web.

Comme j’ai été admis au barreau de l’Ontario en janvier cette année, la recherche d’emploi m’a occupé à temps plein, et j’ai consacré toute mon énergie et mes efforts à dénicher toutes les offres de poste d’entrée sur lesquelles je pouvais mettre la main. En mars, j’ai découvert le Programme international des jeunes juristes et à ce moment précis, j’ai ressenti un enthousiasme débordant que les autres possibilités d’emploi n’avaient pas su susciter en moi. Engagé dans ce qui me semblait une succession sans fin de processus d’embauche, la rédaction de la lettre de motivation pour un programme aussi unique et valorisant que le PIJJ m’a donné l’impression d’une bouffée d’air frais. J’ai préparé mon dossier de candidature presque sans effort, et après l’avoir déposé, j’ai eu beaucoup de difficulté à ne pas constamment revenir consulter le site web du programme pour lire les différents témoignages. Mon côté raisonnable s’est remis à la recherche de possibilités de carrière, mais mon côté rêveur ne pouvait s’empêcher d’espérer un appel.

J’ai été convoqué en entrevue en juin. À force de discuter avec d’anciens stagiaires, et à mesure que j’en apprenais sur le programme lui-même, il devenait de plus en plus difficile de contenir mes attentes. Quand j’ai finalement reçu une offre, j’étais ravi!

On demande aux candidats de fournir une liste de cinq endroits où ils voudraient effectuer leur stage, même si on ne garantit pas que le stage aura lieu à l’un de ces endroits. L’idée de réduire l’impressionnant bassin de possibilités à cinq choix me paraissait une tâche délicate. J’ai parcouru les sites web, je me suis informé sur les organisations, sur les pays, les cultures. Je me suis demandé ce que je pouvais offrir à chaque organisation et ce que je pourrais en tirer en retour pour progresser dans mon cheminement. J’étais obsédé par l’importance de « faire le bon choix », jusqu’à ce qu’on me rappelle qu’avec la bonne attitude, chaque stage avait le potentiel d’être le bon choix. J’ai eu la preuve de la sagesse de ce conseil quand j’ai reçu une offre de placement au Kirghizistan, au sein de l’International Law Development Organization : ce stage ne faisait pas partie de mes choix, mais plus j’en apprenais sur l’organisation, plus j’étais convaincu que le stage aurait dû figurer au sommet de ma liste dès le début.

La séance d’orientation qui a eu lieu à Ottawa a été le point de départ parfait pour cette expérience. Nous y avons rencontré d’autres stagiaires, y compris ceux qui allaient séjourner dans le même pays ou œuvrer au sein de la même organisation. Au cours de la formation, nous avons participé à une séance avec d’anciens stagiaires qui nous ont entretenus des thèmes communs avec Affaires mondiales Canada, comme l’égalité entre les sexes, la durabilité de l’environnement et la gouvernance, ainsi que du rôle de l’organisation dans les initiatives de développement international qui sont au cœur de la politique de financement du gouvernement canadien. Une autre séance était animée par les juristes Alexandra Derisier et Erin Fitzpatrick de Connexion Ottawa et se concentrait sur l’exercice du droit en contexte traumatique. Nous avons reçu de l’information sur la façon de reconnaître les différentes formes de trauma et des pistes pour bien adapter nos pratiques à ces situations.

Au cours de la séance d’orientation, nous avons aussi rencontré des gens qui ont passé du temps dans les pays que nous allions visiter. Quelques-uns ont été jumelés avec d’anciens stagiaires, mais pour d’autres stagiaires en devenir, qui allaient comme moi faire office de pionniers au sein de nouvelles organisations et de nouveaux pays, il fallait trouver une autre solution. On m’a présenté un ancien étudiant et résident du Kirghizistan. Notre conversation a été très instructive et a apaisé toutes les inquiétudes que je pouvais entretenir à l’idée de me rendre dans une destination inconnue et lointaine, surtout après la séance consacrée à la sécurité et aux mesures d’urgence, qui nous a tous et toutes laissés un peu nerveux. Je suis ressorti de cette conversation avec en mains une liste de lectures substantielle, les noms des lieux de rencontre pour expatriés les plus en vue, les expériences culturelles à ne pas manquer et une liste plus étoffée de choses à mettre dans mes valises. Pour mieux me préparer, je prends des leçons de russe tous les jours sur Duolingo, j’ai commandé les livres qu’on m’a recommandés et j’ai commencé à élaborer une liste de lecture de musique kirghize. On nous a aussi donné une liste de choses à faire pour mieux nous préparer au périple qui nous attend, et à mesure que je raye des éléments de ma liste, je me sens de plus en plus prêt et enthousiaste pour cette grande aventure. Mon intérêt pour le Kirghizistan croît de jour en jour, et j’espère que l’étendue de mon vocabulaire russe en fera tout autant!