Par Mala Joshi et Kamleh Nicola
Mais oĂą sont donc passĂ©es les femmes? Cette question a Ă©tĂ© formulĂ©e avec compĂ©tence par Judith Snider (qui a maintenant pris sa retraite de la Cour fĂ©dĂ©rale) lors de l’exposĂ© qu’elle a fait Ă l’occasion du dĂ©jeuner de la journĂ©e de la P.I. 2015 Ă Ottawa.
La journĂ©e annuelle de la P.I. comporte une journĂ©e entière de formations organisĂ©es et offertes par la Section nationale de la propriĂ©tĂ© intellectuelle de l’ABC. La journĂ©e commence avec un dialogue auquel participent divers juges et protonotaires des cours fĂ©dĂ©rales. Elle se poursuit par un dĂ©jeuner officiel animĂ© par un confĂ©rencier principal, suivi par un après-midi de formation professionnelle (cette annĂ©e, il s’agit d’une sĂ©rie de dĂ©bats portant sur divers thèmes de fond dans le domaine de la P.I.). Un dĂ®ner de gala toujours très attendu clos la journĂ©e. On y cĂ©lèbre les apports au droit de la P.I. au Canada rĂ©alisĂ©s par certains juges et juristes qui ont pris leur retraite.
Ce cri du cĹ“ur lancĂ© par la juge Snider en 2015, de pair avec l’inspiration tirĂ©e de la rĂ©union annuelle de la section du droit de la propriĂ©tĂ© intellectuelle de l’ABA, a poussĂ© l’ExĂ©cutif de la Section nationale de la P.I. Ă prendre des mesures cette annĂ©e, lors de la JournĂ©e de la P.I. en mai, sous forme d’un petit-dĂ©jeuner inaugural de rĂ©seautage axĂ© sur la diversitĂ©. Les membres de la Section et les juges de la Cour fĂ©dĂ©rale ont participĂ© Ă une sĂ©rie de discussions connexes aux thèmes de la diversitĂ© et de l’inclusion dans le cadre de l’exercice du droit de la P.I.
La crĂ©ation d’un milieu favorable Ă des discussions ouvertes au sujet de la diversitĂ© a plu Ă Mala Joshi, prĂ©sidente de la Section nationale de la propriĂ©tĂ© intellectuelle et directrice de Joshi IP Law Professional Corporation. En qualitĂ© de première prĂ©sidente de la Section originaire de l’Asie australe, femme et mère de deux jeunes enfants, Me Joshi a dĂ©clarĂ© se « sentir responsable, dans le cadre de ses fonctions, de devoir souligner les questions connexes Ă la diversitĂ©. Étant donnĂ© que l’exercice du droit de la propriĂ©tĂ© intellectuelle tend Ă attirer des juristes ayant Ă©tudiĂ© dans les domaines traditionnellement dominĂ©s par les hommes que sont les sciences, la technologie, le gĂ©nie et les mathĂ©matiques, nous avons dĂ©cidĂ© qu’il importait de rĂ©pondre Ă la question posĂ©e par la juge Snider, mais de le faire de façon Ă favoriser un dialogue axĂ© sur l’inclusion. Chacun a une histoire et nous devrions viser Ă reconnaĂ®tre et cĂ©lĂ©brer ces diffĂ©rences afin d’amĂ©liorer nos relations ».
Cinq confĂ©renciers avaient Ă©tĂ© invitĂ©s Ă s’adresser au public du petit-dĂ©jeuner de rĂ©seautage axĂ© sur la diversitĂ©. Chacun d’entre eux s’est vu demander de parler de ses expĂ©riences personnelles et d’exprimer ses perspectives sur un thème spĂ©cifique liĂ© Ă la diversitĂ©. Les commentaires perspicaces n’ont pas manquĂ©, ponctuĂ©s de notes d’humour et de franches pensĂ©es. Kamleh Nicola, associĂ©e chez Baker & MacKenzie LLP et vice-prĂ©sidente de la Section nationale de la propriĂ©tĂ© intellectuelle de l’ABC, a parlĂ© de la façon dont le contexte de la P.I. a changĂ© en 25 ans et de la question de savoir si la diversitĂ© demeure un sujet de conversation nĂ©cessaire en 2016. Elle a fait remarquer que bien que le secteur juridique, y compris l’exercice du droit de la P.I., ait beaucoup changĂ©, le fait que la profession soit prĂŞte Ă rĂ©flĂ©chir sur les questions de diversitĂ© est l’un des Ă©lĂ©ments les plus positifs de ce changement. « La reconnaissance du fait que la diversitĂ© de la profession est non seulement une bonne chose pour les affaires, mais qu’elle est sensĂ©e Ă tous les Ă©gards me rend optimiste pour l’avenir. La diversitĂ© n’est plus considĂ©rĂ©e comme une simple question touchant les femmes, les ethnies ou la communautĂ© LGBTQ : elle nous touche tous et toutes. »
Laleh Moshiri, directrice nationale de la diversitĂ© et de l’inclusion chez Borden Ladner Gervais S.E.N.C.R.L, s.r.l., a parlĂ© de ce que les cabinets devraient faire pour instaurer la diversitĂ© en leur sein. Remarquant que le nombre de femmes diminue alors qu’elle progresse dans la hiĂ©rarchie juridique, Sana Halwani, associĂ©e chez Gilberts LLP, a parlĂ© de la rĂ©cente rĂ©surgence du groupe de rĂ©seautage des femmes travaillant dans le domaine de la P.I. au sein de l’IPIC.
« Travaillez d’arrache-pied et ne craignez pas de sauter sur les occasions lorsqu’elles se prĂ©sentent. » C’est le conseil donnĂ© par Nisha Anand, avocate chez Norton Rose Fulbright, aux jeunes juristes appartenant Ă des groupes qui recherchent l’Ă©galitĂ© en mal de conseils sur la façon de progresser dans la profession. Enfin, Paul Lomic, directeur de Lomic Law, a fait remarquer que les gens ne peuvent vĂ©ritablement s’Ă©panouir que lorsqu’ils se sentent acceptĂ©s et en sĂ©curitĂ©.
La conversation amorcĂ©e au petit-dĂ©jeuner s’est poursuivie après les exposĂ©s. Les juristes et juges de la Cour fĂ©dĂ©rale prĂ©sents souhaitaient continuer le dialogue. « Les choses changent », a fait remarquer Me Joshi, « je peux le constater plus manifestement chez mes enfants. Alors que grandissant pendant les annĂ©es 1980, je tendais Ă minimiser mes ascendances indiennes, mes enfants sont aujourd’hui tout Ă fait Ă l’aise en ce qui concerne leur ascendance et leur langue. L’acceptation de ses propres diffĂ©rences et de celles des autres que je constate chez cette gĂ©nĂ©ration me donne confiance en l’avenir. »
Votre message a Ă©tĂ© entendu parfaitement, Judith Snider, les femmes sont ici. D’autres groupes diffĂ©rents sont ici. Et ils ne vont pas disparaĂ®tre!
Mala Joshi est présidente et Kamleh Nicola est vice-présidente de la Section de la propriété intellectuelle.
Marquez vos calendriers! La Journée de la P.I. 2017 aura lieu le 4 mai.