Explorons le plan d'action de l'AFAC
Katherine : Vous écoutez Juriste branché, présenté par l’Association du Barreau canadien. Bonjour et bienvenue à Juriste branché, je suis votre animatrice Katherine Provost. Cet épisode vous est présenté par la Financière des avocates et avocats. Obtenez des conseils d’experts, des assurances et des investissements de qualité avec la Financière des avocates et avocats. Comme ils sont à but non lucratif, vous obtiendrez une valeur exceptionnelle. Pour commencer, rendez-vous sur Financièredesavocats.ca.
L’Association des femmes autochtones du Canada sert ses membres depuis plus de 47 ans. À travers ses mandats, elles soutiennent qu’elles ont la responsabilité de à ce que la volonté des femmes autochtones soit respectée et leurs besoins satisfaits. Ce qui comprend, à leurs yeux, l’élaboration d’un plan national d’action pour mettre fin au génocide et d’entamer le processus de guérison pour les femmes autochtones, tel que prescrit par le Rapport final de l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Certains d’entre vous se rappelleront qu’il y a de cela quelques mois, nous avons eu la chance de recevoir en entrevue Madame Michelle Audet pour discuter du dit rapport. Si vous n’avez pas encore écouté cet épisode, je vous le recommande fortement avant ou après l’épisode d’aujourd'hui, lequel portera précisément sur l’opinion et la réponse Association des femmes autochtones du Canada, au Plan national d’action 2021 publié le 3 juin 2021 élaboré par un groupe de travail principalement composé de partenaires contributeurs, de provinces et de territoires en collaboration avec le Cercle national des familles et des survivants. Je vous rappelle que l'Association du Barreau canadien ne prend pas position sur ces questions et enjeux. L'ABC cherche plutôt à lancer la conversation pour faire état de la situation selon une variété de perspectives.
Notre invitée d’aujourd'hui est Madame Lynne Groulx, PDG de l’Association des femmes autochtones du Canada depuis novembre 2017 et femme métis de la Communauté de Rainy River Lake of the Woods. Elle est almumae de l’Université d’Ottawa, d’où elle a obtenu un doctorat en droit ainsi qu’une licence en droit. Dans son rôle de PDG pour l’AFAC, Madame Groulx était conseillère principale de la Commission des droits de la personne où elle s’est penchée sur des enjeux tels que : le confinement solitaire et les enjeux systémiques concernant les personnes autochtones, les femmes et les prisonniers fédéraux. Au courant de sa carrière, elle a travaillé sur des dossiers cruciaux et hautes importances. Des dossiers comme la Déclaration américaine sur les droits des personnes autochtones, le Centre d’innovation sociale et économique et la Loge de résilience connue sous le nom de Resillience Lodge. Bienvenue Madame Groulx.
L. Groulx : Merci de votre invitation.
Katherine : Ça fait plaisir. En introduction, j’ai informé nos auditeurs que le groupe de travail de la Commission d’enquête qui a développé le Plan national d’action est composé d’acteurs provenant des gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que de partenaires contributeurs. De quelle façon, ou sous quelle forme l’Association des femmes autochtones du Canada a-t-elle été impliquée dans ce groupe de travail?
L. Groulx : Dès le début on a reçu un appel téléphonique du bureau de la ministre pour nous demander de participer à des groupes de travail. Par contre, quand on a eu les détails, c'était évident qu’il y avait de problèmes avec la configuration de ces groupes-là. Quand je dis ça, c'est parce que les groupes de travail étaient configurés dans des groupes Premières nations, Métis, Inuits et encore d’autres groupes. Notre organisation est un groupe qui inclut ces trois groupes-là et des femmes qui sont d’origine non statuées aussi. Donc, on ne nous permettait pas de participer dans chacun de ces groupes-là individuellement. On nous a seulement permis de participer à un groupe de travail qui recevait le travail qui avait déjà été fait par les autres groupes. Donc, pour nous c'était vraiment problématique parce qu'on devait donner nos opinions, nos positions dès le début. Sinon, on entendait à la fin des suggestions d’autres, et on n’avait pas la possibilité de vraiment participer d'une façon adéquate pour la représentation de notre communauté.
Katherine : Donc en fait, la consultation se faisait du groupe de travail aux associations et autres groupes, mais pas entre les groupes eux-mêmes, c'est ça?
L. Groulx : Pas entre les groupes et nous on était au groupe à la fin. Il y avait un groupe qui s’appelait un groupe final, qui regardait le tout à la fin. Mais comme je vous dis, tout le travail était déjà fait. Pour nous c'est très problématique, on était l’Association des femmes autochtones au début dans les années… y a déjà 10 ou 15 années dans le passé, c'est nous qui avons fait beaucoup du travail pour commencer… pour faire les recherches pour les femmes assassinées et disparues. Ça fait des années qu’on est là, depuis plus de 45 ans. On devait pour la représentation des femmes qu’on représente à travers le Canada et le plus grand groupe autochtone en fait, on devait avoir la possibilité de donner nos opinions à travers tout le processus, non seulement à la fin.
Katherine : Avez-vous été en mesure de donner vos opinions à la fin ou non?
L. Groulx : Pas de façon adéquate parce que c'est trop tard. C'est trop tard, les documents sont faits sont édités. Alors ce n'était pas acceptable. Surtout, ce qui était problématique pour nous, on voyait ce qui se passait, pour nous le plan d’action n’était pas vraiment un plan d’action. Donc, les groupes qui travaillaient avaient des suggestions qui étaient au sens large, le travail n’était pas fini. La plupart du travail va se faire dans le futur, peut-être dans un an ou deux ans. Donc, pour nous, qu'est-ce qui se passait, on s’est rendu compte que non seulement on ne pouvait pas donner notre opinion de façon adéquate, sinon que ce n’était pas vraiment pour être un vrai plan d’action. Et ça, on ne pouvait pas l’accepter.
Katherine : Au-delà de cette problématique de consultation, dans les médias vous avez qualifié le processus de consultation de toxique et dysfonctionnel. À quel moment vous êtes-vous retiré du processus de consultation?
L. Groulx : On a vraiment tenté de rester jusqu’à la fin. Donc, à peu près un mois avant que le rapport du gouvernement soit venu, au mois de juin, à peu près un mois avant, on a dit : là on ne peut plus continuer. Quand il y a des gens dans les réunions y a des insultes, y a des opinions qui ne sont pas respectées, et la présidente qui était dans ce groupe-là ne se sentait pas écoutée. Alors là, on ne pouvait pas continuer dans cette ambiance. On a décidé de se retirer entre autres pour les autres raisons que j’ai mentionnées, entre autres parce qu'il y avait un problème dans les groupes de travail de manque de respect.
Katherine : Êtes-vous au courant d’autres organisations autochtones qui se seraient retirées du processus pour les mêmes raisons?
L. Groulx : On n’était pas si nombreux. Je pense que ceux qui étaient pour nous problématiques ont continué dans le processus. Eux, ils ont à répondre dans leur propre communauté pourquoi est-ce qu'ils sont restés dans le processus qui était, comme je vous dis, toxique et qui était avec un développement de plan qui manquait de substance. Alors ils ont à répondre à notre communauté, mais nous on sait que notre communauté n'était pas d’accord avec la façon que le gouvernement, ni le processus, ni le document final, ni le travail final.
Katherine : Si on parle justement du travail final, en quoi la commission d’enquête est-elle inadéquate pour répondre aux besoins de sécurité, de protection et de guérison des femmes autochtones, et LGBTQQIA?
L. Groulx : Donc pour nous, le guide ou qu'est-ce qui est important pour nous, c'est que le gouvernement suive la direction de la Commission d’enquête. Donc, la Commission d’enquête y a un article dans le 1.1, y a un des appels à la justice qui dit au gouvernement comment ce plan d’action devrait être écrit. Ça dit qu’il devrait y avoir des mesures spécifiques, des budgets, des délais et puis donc c'est un document qui est assez précis. Donc, quand on a un document que le gouvernement présente qui est dans le sens large, avec une terminologie large, qui n’a aucun délai, qui n’a pas de budget attaché précis, comment est-ce que nous on va mesurer le travail du gouvernement? Comme est-ce qu'on va mesurer notre progrès? Notre inquiétude était beaucoup sur ce côté-là. On avait la Commission pour les enfants, pour les écoles résidentielles, on a eu des commissions, d’autres commissions dans le passé, d’autres rapports que le gouvernement n’a pas suivis. Là, si on a un document qui n’est pas un vrai plan d’action avec l’action précise, le budget, les délais, etc., comment est-ce qu'on va savoir si on a du progrès ou pas de progrès?
En plus, le document devait avoir, comme je vous dis, décrit dans le rapport d’enquête, dans l’Article 1.1. Donc, pour nous c'était très important d’avoir des actions concrètes. Le plan du gouvernement manque sur un côté très important qui est le plan. Le plan de mise en œuvre est absent. Il est absent dans le document que le gouvernement a présenté, donc ce n’est pas acceptable. Y a 231 appels à la justice, le gouvernement devait prendre des actions concrètes pour chacun de ces appels-là. Il y a une raison pourquoi il y a 231 appels à la justice. Parce que si on devait mettre fin, on doit mettre fin à un génocide, c'est un travail très important. Alors il y a beaucoup d’appels à la justice parce que ça prend beaucoup d’actions pour mettre fin à un génocide et décoloniser notre système. Si on ne le fait pas de façon systémique, ça ne fonctionnera pas.
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Katherine : Donc si on parle du plan que vous avez rédigé rapidement, vous l’avez sorti en même temps que le plan du gouvernement, comment votre plan corrige-t-il ces lacunes?
L. Groulx : Nous on a fait un plan, par des femmes autochtones pour des femmes autochtones. On a pris les 231 appels à la justice, on a pris des actions concrètes, on a fait une liste. On a une table, un tableau en arrière qui a une liste d’activités concrètes. À côté, on a mis les appels à la justice, on a mis le budget de chacun, et on a mis qui dans l’organisation serait responsable. Donc, on a fait un vrai plan d’action qui est concret. C'est cela qu’on aurait voulu voir du côté du gouvernement et qu’on n’a pas eu ce résultat-là. Mais aussi, ça fait 2 ans déjà que l’enquête avait préparée, avait mis le rapport, avait mis le rapport en juin, il y a déjà 2 ans.
Katherine : Donc ça, votre plan est beaucoup plus précis.
L. Groulx : Exactement, par exemple on dit qu’on va établir des centres de guérison, des centres de résilience. On a déjà pris des actions concrètes, on va continuer à les prendre. On a mis un plan d’action avec assez de détails. On se trouve des façons d’aller chercher les fonds qu'on a besoin pour le faire, c'est très très concret. On demande au gouvernement de nous aider dans notre plan aussi là. On ne laisse pas de côté le gouvernement, ils ont une obligation fiduciaire. Les femmes autochtones ont des droits, des droits inhérents, des droits constitutionnels, des droits de la sécurité de la personne. Ils doivent nous aider aussi. Mais, par contre, on a dit : nous on n’attend plus. Nous on va prendre nos actions, si le gouvernement va prendre une autre année ou deux avant de prendre des actions, nous on va les prendre avec notre communauté, la communauté plus large aussi. Parce qu'il y a des donations qui peuvent se faire, il y a des façons d’arriver à faire nos activités si on n’a pas le soutien adéquat du gouvernement fédéral.
Katherine : Également, votre plan indique que votre approche est holistique, qu’elle est décolonisée et qu’elle tient compte des traumatismes subits. Qu'est-ce que ça veut dire?
L. Groulx : Ça veut dire qu’on va toucher le côté spirituel, émotionnel, le côté économique dans tous les sens pour aider la communauté à arriver à un point de guérison. Donc, on va chercher des activités dans chacun de ces domaines-là. Donc, la partie de décolonisation ça veut dire que c'est fait par nous, pour nous. Donc, il n’y a pas l’infiltration du gouvernement qui nous dit : voici, vous pouvez avoir accès à, disons, 200 000$ pour faire un travail, mais on veut que vous fassiez votre travail de cette façon et de cette façon et de cette façon. Et puis nous, on n’a vraiment pas le choix et on va le faire. Décoloniser, ça veut dire que c'est nous, ça vient de nous et c'est pour ça. Et puis de façon à prendre compte des traumatismes, c'est très important pour nous que ce soit nos ainés qui sont à l’avant pour nous aider et faire sûr que : il y a tellement de blessures, il y a tellement de blessures psychologiques que souvent on peut, par exemple, faire un projet ou quelque chose et on ne se rend pas compte qu’on n’a pas pris telle chose en considération. Donc, c'est avec l’aide de nos ainés qu’on fait sûr que nos projets et ce qu’on fait ne causent pas plus de traumatismes à la communauté là.
Katherine : De manière générale, diriez-vous que les projets et les activités qui sont planifiées sont également dans l’Ouest, dans les Maritimes, au Québec, par exemple où on a des communautés autochtones assez diversifiées?
L. Groulx : Oui, c'est important de regarder ces distinctions. C'est très important. Il y a des programmes qui se font dans l’Ouest qui ne seraient pas les mêmes au Québec. Alors l’Association des femmes autochtones on a des organisations dans toutes les provinces dans tous les territoires à travers le Canada. C'est avec nos partenaires dans les provinces qu’on fait notre travail, qu’on réalise notre travail. Et avec notre conseil d’administration composé de 22 membres de partout à travers le Canada, incluant 4 jeunes et 4 ainés, c'est de cette façon-là qu’on s’assure d’avoir des perspectives régionales et des groupes distincts. Comme vous le dites, il y a des différences, mais par contre on a une organisation assez vaste pour prendre toutes ces choses-là en compte.
Katherine : Quel est votre espoir en tant qu’organisation ou vos attentes que les gouvernements provinciaux, territoriaux et locaux utilisent votre plan national d’action plutôt que d’utiliser la commission d’enquête?
L. Groulx : C'est pas nécessairement un ou l’autre. Donc on espère qu’ils vont nous appuyer dans notre plan, mais il va y avoir beaucoup d’autres plans. Ce ne sera pas juste notre plan. Il peut y avoir d’autres organisations qui vont faire des plans. Nous, oui on chercher un appui, si vous voulez, de la communauté, des provinces. On va rechercher des fonds pour pouvoir faire nos activités, mais c'est pas juste de fonds, on cherche un soutien communautaire aussi. Ça fait partie de la réconciliation de comprendre qu’on doit nous laisser une place pour faire ces activités et c'est nous qui devons être devant ces activités-là. Donc, comme le gouvernement va nous soutenir, j’en suis certaine, et la communauté, on espère aussi qu’ils vont faire la même chose pour d’autres projets et d’autres activités.
Katherine : Donc, à vos yeux c'est possible de réconcilier les deux ou plusieurs plans d’action nationaux?
L. Groulx : Oui, absolument. C'est un génocide han? On doit travailler la communauté, et c'est ça une réconciliation aussi, c'est de trouver des façons de travailler ensemble, même si nous on a dit : on ne veut plus suivre votre chemin, ce chemin-là, mais ça ne veut pas dire qu’on abandonne tout, tout le temps. On a quand même des communications, mais cette façon-là, on n’est pas d’accord avec. Laissez-nous notre liberté d’aller trouver une autre solution pour nous. Mais ça ne veut pas dire qu’on est complètement opposé à d’autres choses non plus.
Katherine : Vous avez parlé beaucoup d’activités par rapport à votre plan d’action, est-ce que vous pourriez nous en parler un petit peu plus?
L. Groulx : Oui, une des plus importante c'est le centre de résilience, c'est un centre de guérison, on vient d’ouvrir à Chertsey. Donc c'est un centre où les femmes peuvent venir pour avoir accès à la guérison avec des ainées qui sont présentes. Ça, c'est une de nos activités les plus importantes. Ensuite on a une campagne de sensibilisation et ensuite on a d’autres activités incluant une carte interactive en ligne. C'est très important, les Canadiens et Canadiennes vont pouvoir entrer dans ce système et mettre des informations au sujet de femmes associées ou disparues. Là c'est vraiment d’aller faire des recherches aussi et de trouver les informations nécessaires où les femmes ont disparu, où elles ont été assassinées. Donc c'est juste trois exemples il y a beaucoup d’autres exemples, mais ce sont trois initiatives et activités importantes.
Katherine : Vous avez parlé également d’un délai de deux ou trois ans quant au plan du gouvernement. Pouvez-vous m’en dire plus?
L. Groulx : On sait qu’ils ont dit que ça prendrait… ils ont mis un 2.2 billions dans le budget, mais on sait que ça prend du temps avant que ces budgets-là soient vraiment accessibles. C'est eux qui ont dit que ça prendrait du temps dans le système. Donc, on verra, est-ce qu'ils vont pouvoir raccourcir ce système pour faire des activités avant? Je pense qu’on a mis quand même des pressions importantes sur le gouvernement. Je sais qu’ils vont tenter de raccourcir ces délais, alors on espère que c'est bien le cas, qu’ils pourront trouver une façon de raccourcir les délais et de mettre des fonds disponibles aux communautés et à notre organisation pour commencer des activités qui sont très urgentes.
Katherine : Il fallait commencer hier en fait.
L. Groulx : Il fallait commencer il y a deux ans, quand le rapport est sorti. Il n’y avait pas de raison pour attendre deux ans pour se faire un gros plan. Il y avait des choses qui auraient pu se faire dans le court terme et c'est ça je pense que, c'est là où il y a eu un manque important du côté du gouvernement.
Katherine : C'est la lourdeur de la bureaucratie, le fait que ce soit assez lent qui est dommageable à la réconciliation à vos yeux?
L. Groulx : Oui, c'est le manque de volonté politique un peu aussi. Parce que quand le gouvernement veut se déplacer, veut faire des activités, ils le font. On l’a vu durant le temps du COVID, on a vu une mobilisation très importante de ressources. Alors pourquoi ça n’aurait pas pu être fait pour les femmes autochtones avec un rapport, une conclusion de plus de 1000 pages. Avec des conclusions de génocide, il y aurait dû y avoir un mouvement plus rapide. Alors on se retrouve deux ans plus tard avec juste un plan d’action qui a été fait… je ne veux pas dire bric-à-brac, mais je pense que c'est bric-à-brac. Parce que le rapport, on se retrouve avec un plan d’action qui n'est même pas un plan d’action.
Katherine : Oui, et pensez-vous que cette mobilisation va maintenant se faire avec les tristes nouvelles des écoles résidentielles qui sont dans l’actualité présentement?
L. Groulx : On espère toujours qu’on va avoir un changement. C'est un changement de décolonisation, un changement transformationnel, une réconciliation, une pression assez importante pour que le gouvernement prenne ces actions-là. Je pense qu’on a vu quelque chose qui s’est passé avec la trouvaille des corps d’enfants. Alors c'est peut-être ce qu’il fallait, une pression, une très très grande pression pour qu’un changement fondamental puisse arriver au Canada. Parce qu'on a rapport après rapport et on n’a pas les changements qu’on aurait besoin, donc est-ce que ça peut arriver? On a l’espoir que oui. Parce que c'est tellement grand, c'est tellement sérieux, on les Nations Unies, on a peut-être des charges criminelles. Donc, là il femme autochtone… puis les deux choses ne sont pas disconnectées. La situation des femmes disparues, les enfants, c'est pas disconnectés. Les femmes qui se retrouvent dans une situation vulnérable, les femmes autochtones pourquoi? C'est dans le rapport que les causes fondamentales et systémiques ça vient justement des écoles résidentielles. Les deux choses se… se rejoignent.
Katherine : Se rejoignent main dans la main.
L. Groulx : Oui.
Katherine : Nous allons inviter nos auditeurs à aller lire votre plan d’action, à aller votre site web, mais avant de quitter avez-vous un mot de la fin, ou avez-vous des commentaires supplémentaires à notre auditoire?
L. Groulx : Merci pour l’entrevue aujourd'hui, c'est important pour nous de parler au public et d’expliquer un peu pourquoi on prend certaines actions des fois et d’avoir confiance aussi dans les communautés autochtones. Il y a eu des traumatismes historiques importants, une marginalisation sociale importante économique. Là on se retrouve à avoir la chance de parler au public, donc c'est important pour nous. Merci, et merci de l’entrevue.
Katherine : Un grand merci Madame Groulx de votre participation à Juriste branché, nous sommes reconnaissant d’avoir pu discuter avec vous du Plan national d’action de l’Association des femmes autochtones du Canada et du Plan d’action du gouvernement en réponse à la Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Nous espérons que nos auditeurs en ont appris davantage sur le sujet. Avant de conclure, j’aimerais ajouter que l’épisode d’aujourd'hui est publié, alors que la découverte des fausses communes des écoles résidentielles autochtones comprenant des milliers de corps de jeunes enfants est au cœur de l’actualité. En se basant seulement sur nos récents épisodes de Juriste branché et sur les nouvelles, il est évident que le chemin vers la réconciliation continue d’être ardue et continue de jeter la lumière sur les atrocités que les peuples autochtones ont vécues avec l’arrivée des colons et les injustices qu’ils vivent toujours de nos jours. J’invite tous nos auditeurs à lire le contenu des différents liens qui se retrouvent dans la description de nos épisodes d’aujourd'hui et à en apprendre plus sur la situation, et à se pencher sur ce que nous pouvons tous faire individuellement pour permettre à la réconciliation de prendre forme selon les termes des Premières nations, Inuits et Métis du Canada. N’hésitez pas à partager cet épisode sur vos réseaux sociaux et à nous suivre sur Twitter@nouvelles_abc. Pour nos épisodes précédents et futurs, abonnez-vous à Juriste branché sur Apple Podcast, Stitcher, Spotify et n’hésitez pas à nous laisser des commentaires et des évaluations sur cette plateforme. Vous y trouverez également notre balado en anglais, The Every Lawyer. À la prochaine.