L’analyse juridique peut aider votre cabinet à devenir plus concurrentiel

  • 10 juillet 2018
  • James Careless

La recherche juridique peut ĂŞtre cet endroit juste entre l’enclume et le marteau : la rĂ©aliser correctement devrait vous donner de meilleures chances d’avoir gain de cause, mais si vous exercez seul, prendre le temps de l’effectuer selon les règles de l’art signifie que vous nĂ©gligez de faire au moins quelques-unes des autres choses que vous devriez accomplir pour gagner de l’argent.

C’est lĂ  que les logiciels d’analyse juridique fondĂ©s sur des algorithmes de recherche de formes communes peuvent ĂŞtre utiles. « Le logiciel d’analyse juridique peut Ă©valuer prĂ©cisĂ©ment une vaste jurisprudence de façon beaucoup plus efficace et efficiente que l’esprit humain », dit Omar Ha-Redeye, du cabinet spĂ©cialisĂ© Fleet Street Law Ă  Toronto.

« L’analyse juridique par logiciel comporte l’analyse de donnĂ©es juridiques afin d’en tirer des renseignements sur les litiges et des informations de nature commerciale », explique Mona Datt, prĂ©sidente et directrice gĂ©nĂ©rale de Loom Analytics (site disponible uniquement en anglais), un cabinet basĂ© Ă  Toronto qui offre des services d’analyse juridique. « Ces renseignements peuvent servir non seulement pour les recherches juridiques, mais ils peuvent aussi informer des dĂ©cisions stratĂ©giques quant aux affaires et Ă  l’embauche », a-t-elle dit.

En langage clair, l’analyse juridique fait le travail de dĂ©frichage de la recherche juridique. Les humains doivent malgrĂ© tout examiner ces renseignements de provenance Ă©lectronique pour prendre leurs propres dĂ©cisions. Cependant, ils ne sont pas obligĂ©s de consacrer de prĂ©cieuses heures humaines Ă  les compiler. Le coĂ»t mĂŞme de l’Ă©laboration et du maintien d’une capacitĂ© d’analyse juridique par logiciel Ă  l’interne est hors de portĂ©e des moyens de la plupart des petits cabinets. Heureusement, de plus en plus de sociĂ©tĂ©s sont crĂ©Ă©es pour fournir cette technologie qui Ă©conomise le dĂ©frichage fondĂ© sur le travail humain moyennant des coĂ»ts raisonnables. Ainsi, Loom Analytics, ne facture que 100 dollars par mois par utilisateur pour accĂ©der Ă  ses services.

Blue J Legal (site disponible uniquement en anglais), une sociĂ©tĂ© basĂ©e Ă  Toronto qui propose des services d’analyse juridique dans le domaine du droit de l’emploi (Employment Foresight) et du droit fiscal (Tax Foresight), offre aussi des prix abordables. « Nos options de facturation de l’outil de recherche juridique sont axĂ©es sur les petits cabinets », a dit Michael Rodgers, gestionnaire de la commercialisation chez Blue J Legal.

L’architecture de l’analyse juridique

« Ă€ donnĂ©es inexactes, rĂ©sultats erronĂ©s », est l’un des dictons prĂ©fĂ©rĂ©s des programmeurs. En d’autres termes, si des renseignements de piètre qualitĂ© sont insĂ©rĂ©s dans les logiciels d’analyse des donnĂ©es, l’analyse qui en rĂ©sultera sera aussi de piètre qualitĂ©.

Les entreprises d’analyse juridique prennent la qualitĂ© très très au sĂ©rieux. Loom Analytics possède une Ă©quipe de recherche juridique interne qui lit les dĂ©cisions avant de les classer en fonction du genre, du rĂ©sultat et du juge qui les a rendues (entre autres facteurs). Elles sont ensuite saisies dans la plateforme de base de donnĂ©es Loom.

« Les utilisateurs peuvent effectuer des recherches sur la plateforme Loom pour trouver de la jurisprudence qui correspond Ă  leurs critères prĂ©cis. Ils peuvent aussi consulter des rĂ©partitions dĂ©taillĂ©es sous forme de graphiques concernant les rĂ©sultats et la date de publication de la dĂ©cision judiciaire, lit-on sur le site Web de Loom. « Ainsi, les utilisateurs peuvent trouver rapidement toutes les dĂ©cisions rendues par un juge particulier, toutes les dĂ©cisions en matière de prĂ©judice corporel qui contiennent une motion particulière, toutes les dĂ©cisions dans lesquelles le demandeur a eu gain de cause, etc. »

« Les cabinets peuvent analyser la jurisprudence pour comprendre les habitudes des juges et des tribunaux » au moyen de la base de donnĂ©es de Loom, dit Mona Datt. « Ils peuvent analyser les habitudes des entreprises quant au contentieux pour rechercher de nouveaux clients. Ils peuvent aussi analyser les donnĂ©es sur les règlements internes pour aider les clients Ă  gĂ©rer les risques et prĂ©voir de nouveaux dossiers de contentieux. »

Blue J Legal a aussi recours Ă  l’apprentissage machine dans son outil de recherche juridique. C’est une fonction fondĂ©e sur un logiciel qui utilise des algorithmes et autres techniques statistiques pour analyser les donnĂ©es et amĂ©liorer son taux de prĂ©cision et ses conclusions chaque fois qu’il est sollicitĂ©.

Ils commencent par identifier une question de droit riche en faits, par exemple, celle de savoir si un employeur peut exiger qu’un employĂ© se soumette Ă  un dĂ©pistage de drogue. « Nous utilisons les algorithmes de l’apprentissage machine pour prĂ©dire la façon dont un tribunal se prononcerait dans des situations nouvelles en nous fondant sur des tendances cachĂ©es qui se retrouvent dans les donnĂ©es », dit Michael Rodgers. « En moyenne, lorsqu’on lui fournit des cas que le système n’a jamais vus, il peut parvenir Ă  un taux d’exactitude de 90 % ou plus. »

Commentaires des utilisateurs

Jennifer McNenly est directrice des services de bibliothèque et d’information pour la rĂ©gion de l’Ontario dans le cabinet Fasken Martineau DuMoulin LLP. « Nous avons une licence pour Loom Analytics dans notre bibliothèque juridique de Toronto », dit-elle. « Nous nous en servons principalement pour effectuer des recherches une fois que les juristes connaissent le nom du juge chargĂ© de leur dossier. »

Ă€ la question portant sur l’utilitĂ© de la base de donnĂ©es de Loom Analytics pour analyser les antĂ©cĂ©dents de certains juges afin de donner aux avocats un moyen de mieux se prĂ©parer Ă  comparaĂ®tre devant eux, Mme McNenly a dĂ©clarĂ© que le produit donne « des rĂ©sultats satisfaisants en matière de dissection de la jurisprudence ». Les rĂ©sultats aident Ă©galement les clients Ă  dĂ©cider s’ils veulent aller de l’avant et les cabinets Ă  planifier l’investissement en temps et en ressource nĂ©cessaire pour ces dossiers.          

Les clients de Blue J Legal sont, eux aussi, très impressionnĂ©s par ses services d’analyse juridique. « Tax Foresight pose les questions appropriĂ©es et l’analyse qu’il effectue, comme par magie, produit des rĂ©sultats bien ficelĂ©s et les dĂ©cisions de principe dont vous aurez probablement besoin pour aborder les questions qui se posent Ă  vous », a dit John Sorensen, associĂ© dans le bureau de Toronto du cabinet Gowling WLG. « Un praticien ne peut se permettre de nĂ©gliger une affaire de principe, et de puissants outils de recherche tels que Tax Foresight sont un garde-fou contre ce risque. »

« Employment Foresight rĂ©duit Ă  un quart du temps ordinaire la durĂ©e de la tâche consacrĂ©e Ă  faire des rapports », a remarquĂ© Stephen Moreau, associĂ© dans le cabinet Cavalluzzo LLP Ă  Toronto. « Le cabinet fonctionne de façon plus efficiente et prĂ©cise. »

Il importe cependant de se rappeler que l’analyse juridique rĂ©duit la charge de travail des chercheurs humains, mais ne l’Ă©limine pas.

« L’analyse juridique par logiciel complète les recherches juridiques que nous effectuons », a dĂ©clarĂ© Mme McNenly. « Toutefois, ce logiciel ne remplacera jamais la recherche faite par les humains, ni n’Ă©liminera la nĂ©cessitĂ©, pour les juristes, d’Ă©valuer ses rĂ©sultats et de prendre des dĂ©cisions en s’appuyant dessus. »

James Careless rédige fréquemment des articles pour EnPratique de l'ABC.